réconciliés. Kitty avait convaincu son fiancé de son amour. Elle lui avait expliqué qu’elle l’aimait parce qu’elle le comprenait à fond, parce qu’elle savait qu’il devait aimer, et que tout ce qu’il aimait était bon et bien.
Levine trouva l’explication parfaitement claire. Quand la princesse entra, ils étaient assis côte à côte sur le grand coffre, examinant les robes, et discutant sur leur destination. Kitty voulait donner à Douniacha la robe brune qu’elle portait le jour où Levine l’avait demandé en mariage, et celui-ci insistait pour qu’elle ne fût donnée à personne, et que Douniacha reçût la bleue.
« Mais comment ne comprends-tu pas qu’étant brune le bleu ne lui sied pas ? J’ai pensé à tout cela… »
En apprenant pourquoi Levine était venu, la princesse se fâcha tout en riant, et le renvoya s’habiller, car Charles allait venir coiffer Kitty.
« Elle est assez agitée comme cela, dit-elle ; elle ne mange rien ces jours-ci, aussi enlaidit-elle à vue d’œil : et tu viens encore la troubler de tes folies ! Allons, sauve-toi, mon garçon. »
Levine rentra à l’hôtel, honteux et confus, mais rassuré. Son frère, Daria Alexandrovna et Stiva, en grande toilette, l’attendaient déjà pour le bénir avec les images saintes. Il n’y avait pas de temps à perdre. Dolly devait rentrer chez elle, y prendre son fils pommadé et frisé pour la circonstance ; l’enfant était chargé de porter l’icone devant la mariée. Ensuite il fallait envoyer une voiture au