sentir de haine contre son ancien rival, il fit même une allusion à la rencontre qui avait eu lieu chez la princesse Marie Borisowna.
« Marie Borisowna ? quelle femme ! s’écria Stépane Arcadiévitch, et il conta sur la vieille dame une anecdote qui fit rire tout le monde, et principalement Wronsky.
— Eh bien, messieurs, si nous avons fini, sortons, » dit Oblonsky.
CHAPITRE VIII
Levine quitta la salle à manger avec un singulier sentiment de légèreté dans les mouvements, et rencontra son beau-père dans le salon voisin.
« Que dis-tu de ce temple de l’indolence ? demanda le vieux prince en prenant son gendre sous le bras ; viens faire un tour.
— Je ne demande pas mieux, car cela m’intéresse.
— Moi aussi, mais autrement que toi. Quand tu vois des bonshommes comme ceux-ci, dit-il en montrant un vieux monsieur voûté, à la lèvre tombante, qui avançait péniblement chaussé de bottes de velours, tu crois volontiers qu’ils sont nés gâteux, et cela te fait sourire ; tandis que moi je les regarde en me disant qu’un de ces jours je traînerai la patte comme eux ! »
Tout en causant et en saluant leurs amis au passage, les deux hommes traversèrent les salons