Page:Tolstoï - Ce qu’il faut faire.djvu/117

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parce qu’il fabriquerait sans répit des souliers dont nul depuis longtemps n’aurait le moindre besoin : mais que dire de ces gens qui ne cousent rien, qui ne produisent rien d’utile à personne, dont la marchandise ne trouve pas d’acheteur, et qui n’en demandent pas moins hardiment, en arguant de la division du travail, qu’on les nourrisse, qu’on leur fasse boire doux et qu’on les habille bien ? Il peut y avoir et il y a des sorciers dont on réclame les offices, et on leur porte des trochisques et des flacons : mais ce que seraient des sorciers dont la sorcellerie ne profiterait à personne et qui demanderaient hardiment qu’on les nourrît délicatement pour leur sorcellerie, il est bien difficile de l’imaginer. C’est ce qui se produit dans notre monde. Et tout cela se produit en vertu de cette notion fausse de la division du travail, qui repose, non sur la conscience ni sur la raison, mais sur l’observa-