Page:Tolstoï - Ce qu’il faut faire.djvu/125

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prendre une pensée d’autrui, humaine et spontanée, qui se trouve en dehors de leur talmud. Mais le pire, c’est qu’ils passent leurs meilleures années à se déshabituer de la vie, c’est-à-dire du travail, ils s’accoutument à regarder leur situation comme légitime, deviennent des parasites incapables physiquement d’un effort quelconque, se disloquent le cerveau, et finissent par être les eunuques de la pensée. Et à mesure que leur stupidité grandit, ils acquièrent une confiance en soi qui leur ôte pour toujours la possibilité de revenir à la simple vie du travail, à la pensée simple, claire, humaine.

La division du travail existe et sans doute existera toujours dans la société humaine ; mais pour nous la question n’est point de savoir si elle existe et existera, mais de savoir comment la rendre juste. Mais prendre pour critérium l’observation, c’est, par cela même, se refuser tout critérium : toute dis-