Page:Tolstoï - Ce qu’il faut faire.djvu/155

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chaque village, créer des ateliers, organiser des orchestres, entretenir les écrivains dans les conditions que jugent pour eux nécessaires les adeptes de l’art ? J’estime que les travailleurs jureraient bien plutôt de ne jamais entendre de symphonies, de ne jamais lire de vers ou de nouvelles, à seule fin de n’avoir pas à nourrir tous ces fainéants.

Et pourquoi, semble-t-il, les gens de l’art ne serviraient-ils pas le peuple ? Mais chaque isba a ses icônes, ses images, point de moujik, de baba qui ne chante ; plusieurs ont un harmonica, tous content des histoires et récitent des vers et la plupart lisent.

Comment donc le désaccord s’est-il mis contre deux choses faites l’une pour l’autre, comme la clef pour la serrure, un désaccord si profond, qu’on ne voit même pas la possibilité de les unir ?