Page:Tolstoï - Conseils aux dirigés.djvu/180

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rait, en tant qu’acte raisonnable, s’arrêter qu’à un seul : s’en aller. S’il restait, il ferait comme eux.

Au fait, que doit-il se passer dans la tête d’un Guillaume, — homme borné, d’instruction médiocre, vaniteux et n’ayant d’idéal que celui d’un junker allemand, — lorsque chacune de ses bêtises ou de ses vilenies est saluée par un hoch enthousiaste et commentée, par la presse universelle, comme un événement de haute importance ? S’il dit que, sur un signe de lui, ses soldats doivent tuer jusqu’à leurs pères, on crie « hurrah ! » S’il dit que l’Évangile doit être répandu à coups de poing, la main gantée de fer : « hurrah ! ». « Hurrah ! » encore s’il ordonne aux troupes qu’il envoie en Chine de ne pas faire quartier. Et, au lieu de l’enfermer dans une maison de correction, on vogue vers la Chine pour exécuter ses ordres.

Ou bien, c’est Nicolas II, de nature modeste, qui commence son règne en déclarant à des anciens, hommes vénérables, que gérer leurs affaires selon leur désir, d’après le régime constitutionnel, n’est qu’un rêve