Page:Tolstoï - Conseils aux dirigés.djvu/347

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prodigues, parce qu’elles sont trop riches, et de l’autre la formation de classes oisives et dissipatrices, parce qu’elles sont trop pauvres ; si bien que la production sociale se resserre notablement. Enfin, la répartition injuste des richesses, en créant, d’un côté, de puissants millionnaires, de l’autre, des vagabonds sans feu ni lieu, produit des voleurs, des joueurs, toute sorte de parasites sociaux, et exige d’énormes dépenses d’argent et d’énergie pour entretenir des gardiens, des policiers, des tribunaux, des prisons et autres institutions créées pour la sauvegarde de la société.

Pour toutes ces raisons, nous considérons comme une mesure salutaire l’établissement d’un impôt unique sur la terre. Nous ne pensons pas qu’une telle organisation modifie la nature humaine ; ce n’est pas en notre pouvoir ; mais nous estimons qu’elle créera les conditions dans lesquelles la nature humaine pourra développer tout ce qu’il y a en elle de meilleur, au lieu de développer, comme actuellement, ses instincts les plus mauvais. Elle rendra possible un ac-