Page:Tolstoï - Conseils aux dirigés.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

eux-mêmes se préparer à ce changement.

C’est l’objectif des travailleurs qui ont abandonné la terre. Quant aux Russes, dont la majorité, 98 %, vivent du travail agricole, la question se réduit simplement à ceci : comment pourraient-ils améliorer leur situation sans quitter la terre, tout en évitant les tentations de la vie de fabrique qui les attire ? Eh bien, il suffirait de donner aux ouvriers la terre qui est aujourd’hui accaparée par les gros propriétaires.

En effet, posez, au premier paysan russe venu, ou à un ouvrier de la ville, la question pour savoir pourquoi il ne vit pas bien. La réponse sera invariable : il n’y a pas de terre, il n’y a pas de quoi travailler.

Et c’est chez nous, en Russie, où le peuple entier se lamente continuellement sur le manque de terre, que les hommes croyant servir sa cause préconisent, non les moyens de recouvrer les terres spoliées, mais celui de lutter dans les fabriques contre les capitalistes.

Mais faut-il donc que tous les hommes vivent dans les campagnes et s’adonnent