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Page:Tolstoï - Conseils aux dirigés.djvu/80

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doit commencer à faire le bien. Toutes les portes qui conduisent les hommes au vrai bonheur s’ouvrent toujours en dedans.

Nous disons : les travailleurs sont asservis par les gouvernants, par les riches. Mais que sont ces hommes qui forment les classes dirigeantes et riches ? Sont-ce des hercules capables individuellement de vaincre des dizaines, des centaines de travailleurs ? Ou bien sont-ils très nombreux en face d’un petit nombre d’ouvriers ? Ou ces hommes, gouvernants et riches, peuvent-ils à eux seuls faire tout ce qui est nécessaire et produire tout ce qui fait vivre les hommes ? Ils ne sont rien de tout cela. Ce ne sont point des hercules, mais au contraire des êtres faibles et impuissants ; ils sont cent fois moins nombreux que les ouvriers ; et ce ne sont pas eux, mais les ouvriers, qui font vivre tous les hommes. Ils ne savent ni ne veulent rien faire : ils savent seulement dévorer ce que produisent les ouvriers. Mais alors, pourquoi ce petit groupe de faibles, d’oisifs, de parasites domine-t-il des millions de travailleurs ? Il n’y a