Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/138

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autre tzar, plus fort que lui, lui déclara la guerre, conquit la ville et le chassa.

Alors, le frère cadet se mit à errer de nouveau et revint chez son aîné.

Celui-ci vivait paisiblement à la campagne, sans richesse, mais sans pauvreté.

Les deux frères furent bien heureux de se raconter leur vie.

— Tu vois bien, dit l’aîné, que j’étais dans le vrai ; moi, j’ai vécu sans tracas ; toi, quoique tzar, songe combien ta vie fut tourmentée.

Le cadet lui répondit :

— Je ne regrette pas mon aventure de la forêt ; maintenant, je suis déchu, il est vrai, mais j’ai, pour embellir ma vieillesse, le cœur plein de souvenirs, tandis que toi, tu n’en as pas.