Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/167

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qui resta sur la chaussée et pensa : « Pourquoi m’a-t-il conduit sur la chaussée, où je vais briser mes fers ? le sol est si dur ! »

Le moujik s’arrêta devant une boutique, acheta l’avoine et s’en retourna.

Quand il arriva à la maison, il donna l’avoine au cheval ; et, tout en mangeant, l’animal songeait :

« Que les hommes sont bêtes ! Ils se croient plus intelligents que les animaux ; cependant, ils ont moins d’esprit que nous. Pourquoi tout ce mal ?… Pourquoi ce voyage ? Pourquoi me dérangea-t-il ? Nous avons beaucoup voyagé, et pourtant nous sommes revenus ; il eût mieux valu rester chez nous, lui, sur son fourneau, et moi, à manger mon avoine. »