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Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/210

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pour ses enfants. Je vais y veiller tout de suite, et j’augmenterai, de mon blé, sa part, sans qu’il le sache. »

Le cadet se réveilla la nuit, et de son côté se demanda si le partage avait été équitablement fait.

« Nous sommes forts, ma femme et moi, pensa-t-il, et nous avons des enfants qui grandissent et qui nous aideront bientôt ; il y aura des bras pour travailler ! Tandis que mon frère et sa femme sont plus faibles, il faut donc grossir leur part. »

Il se leva aussitôt, prit du blé qu’il ajouta au lot de son frère.

Le lendemain matin, ils s’aperçurent que leurs parts restaient égales ; les deux frères en furent surpris, mais ni l’un ni l’autre n’en parla.

La nuit suivante, ils recommencèrent