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Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/220

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— Gel-Nez-Bleu, si nous voulons geler les gens, il ne faut pas rester dans la prairie. Le champ est tout couvert de neige ; les routes sont impraticables ; personne n’y passera, ni à pied, ni en voiture. Allons plutôt dans la forêt ; il y a, il est vrai, moins d’espace, mais c’est plus amusant. Nous attendrons ; et il est possible que nous fassions quelque rencontre.

Aussitôt dit, aussitôt fait !

Les deux Gels, les deux frères, s’en vont dans la forêt. Ils courent, s’amusent en route, sautillant d’une jambe sur l’autre, et faisant craquer les sapins et les pins. Le vieux sapin craque, le jeune pin grince. À peine les deux frères ont-ils passé sur la neige molle, qu’il se forme aussitôt une couche de glace. Si quelque brin d’herbe émerge de la neige, ils soufflent et le couvrent de givre.