Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/237

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secours, mais il traversa deux chambres, puis tomba et s’endormit.

La maison brûla tout entière, et si on ne l’eût retiré, le passeur eût péri dans l’incendie.

Triste fut le réveil du pauvre Timopheïtch ; cependant, il respira librement, se sentant le cœur plus léger qu’auparavant.

« Plus de tiraillements maintenant, pensait-il ; on ne viendra plus m’obséder par de vaines flatteries, me voler, ouvertement ou non. Je n’aurai plus à courir les tribunaux, pour me faire payer, ou payer moi-même des traites. Je ne vivrai plus comme un barine, mais enfin je ne boirai plus. Tout est fini, tout a passé comme un rêve pénible. Cette folle richesse, qui m’est venue sans effort, si je ne l’ai pas gagnée, du moins je l’ai dépensée. »