Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/41

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l’on ne trouve rien à manger ; si, par hasard, on mord sur quelque chose, vite les gens se lèvent, courent aux champs où ils passent parfois les nuits. Alors, je vais à la ville ; peut-être trouverai-je plus facilement à me nourrir là-bas.

— Va ! va ! ma petite, ce séjour convient à ta profession ; tu y trouveras des gens très-gras et qui dorment jusqu’à midi. Je me suis trouvée un jour avec une puce, elle avait tellement sucé la chair des barines qu’elle pouvait à peine se traîner.

— Alors, adieu ! dit la puce, j’aurai peut-être la même chance ; comment ne trouverais-je pas à bien vivre, là où il n’y a que des dormeurs ?

La puce sauta jusqu’à la ville, et la mouche vola du côté de la campagne.