Page:Tolstoï - Correspondance inédite.djvu/192

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T82 CORRESPONDANCE INÉDITE Mais les idées provoquées par cet article m’ont forcé de m`installer parmi les paysans atteints par la famine. Ma femme vient de publier une lettre qui a provoqué les souscriptions, et moi—même, sans le remarquer, je me suis trouvé le distributeur des déjections des autres, et, en même temps, je suis entré en certains rapports obligatoires avec le peuple d'iei. La misère est ici tres grande et croît sans cesse, et les secours augmentent en progression moindre que les maux.' C’est pourquoi, une fois me trouvant dans cette situation, je nepuis m’en écarter. Voici ce que nous faisons : nous achetons le pain et autres aliments, et nous les distribuons dans les villages, aux paysans pauvres, c`est—à— dire que ce sont les patrons eux-mêmes qui font tout; nous donnon-s seulement les provi- sions pour la nourriture des faibles, des vieil- · lards, des enfants. Il y a la beaucoup de mauvais et de bon, non au point de vue de notre œuvre, mais au point D de vue de la manifestation des bonsîsentiments.