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486 CORRESPONDANCE INÉDITE 16 mai 1891. Cher Isaac Borissovitch, A un certain moment, nous nous préparions im partir à l`étranger, mais de notre plein gré, indépendamment des persécutions ou de leur possibilité. Moi, pécheur, je fais tout ce que je peux pour ne les point provoquer. mais évi- demment, je n’en4 suis pas digne, et il me faudra mourir ainsi, sans vivre, même pour uni court moment, ce q·ue je regarde comme néces- saire; et je ne pourrai pas, par des souffrances physiques, témoigner de la vérité. Je ne pense pas qu’il faille fuir la persécu- tion. Je pense plutôt qu’il faut se rappeler ees parlles : « Celui qui sera persécuté jusquîau bout sera sauvé >>, et les suivre. C’es1J le chagrin dwe ma femme et son état horriblement nerveux, depuis la mort de notre petit garçon Vassia, qui m’excitaient à partir à l’étranger. Et moi, quand elle soullre ai-usr, je sens par tout mon être la vérité de ces- paroles : que le mari et la femme ne sont pas des etres distincts, mais ne font qu’un.