Page:Tolstoï - Correspondance inédite.djvu/222

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content que quand, en agissant, j’ai la ferme conviction d’être utile aux autres. Le contentement de ceux pour lesquels j'agis est un extra, un surcroît de bonheur sur lequel je ne compte pas, et qui ne peut influer sur le choix de mes actions. —— Ma ferme conviction que ce que je fais n’est ni une chose inutile, ni un mal, mais un bien pour les autres, est, à cause de cela, la condition principale de mon bonheur.

Et c’est cela qui pousse involontairement un homme moral et sincere à préférer, aux travaux scientiliques et artistiques, le travail manuel: l’ouvrage que _i’écris, pour lequel j’ai besoin du travail des imprimeurs; la symphonie que je compose, pour laquelle j’ai besoin des musiciens; les expériences que je fais, pour lesquels j’ai besoin du travail de ceux qui font les instruments de nos laboratoires; le tableau que je peins, pour lequel j’ai besoin de ceux qui font les couleurs et la toile; — tous ces travaux peuvent ètre des choses utiles aux hommes, mais peuvent être aussi, comme elles le-sont pour la plupart, — des