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Page:Tolstoï - Correspondance inédite.djvu/243

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ressent pas et ne lui sont pas nécessaires, il est encore plus nuisible d’inspirer aux enfants des idées religieuses quelconques, qu’ils ne demandent même pas, de les formuler pour la plupart grossièrement et, par cela, de violer ce rapport religieux envers la vie, qui peut-être inconsciemment, naît et s’établit chez l’enfant.

Une seule chose me semble nécessaire : répondre, mais avec une entière franchise, aux questions posées par l’enfant.

Il paraît simple de répondre franchement aux questions de l’enfant touchant la religion, mais, en réalité, lui seul peut le faire, qui s’est déjà répondu à lui-même, tout à fait sincèrement, aux questions religieuses sur Dieu, sur la vie, sur la mort, sur le bien, sur le mal, ces mêmes questions que les enfants posent toujours très nettement.

Et c’est ici que se confirme ce que j’ai toujours pensé sur l’éducation et dont vous me parlez dans vos lettres, à savoir que l’essentiel pour l’éducation des enfants réside en l’éducation de soi-même. Quelque étrange que cela