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Page:Tolstoï - Correspondance inédite.djvu/349

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.` LETTRES DIVERSES 339

 Vous écrivez qu`en suivant mon conseil

et en vous attachant au perfectionnement de vous—n1ême, vous avez senti que vous courriez le grand danger de vivre en égoïste, par suite inutilement, et que vous avez évité ce danger en cessant de vous soucier de votre perfection- nement moral, en n’imposant plus a votre conscience l’explication de la verité, et ne pl·iant plus votre vie à cette conscience, et en vous occupant du perfectionnement, de l’in— struction et de l’amélioration d’autrui. Je pense que le danger qui vous a effrayé était imaginaire, et qu’en continuant a ana- lyser vot·re conscience, et y conformant votre vie, vous ne risquiez nullement de la passer dans l’oisiveté et inutilement pour autrui. Je pense, au contraire, que non seulement il 'n’y a nulle possibilité d’éclairer et de cor- riger les autres sans s’être éclairé et corrigé soi—même jusqu’aux dernières limites du pos- sible, mais même q-u’on ne peut s’éclairer et s`améli0rer isolément, que chaque fois qu’on s’éelaire= et travaille a l`amélioration de soi- même, inévitablement on éclaire et améliore