Page:Tolstoï - Correspondance inédite.djvu/403

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LETTRE A UN CHINOIS .393 VI Les États de l’Europe occidentale, très puis- sants en apparence, peuvent actuellement écraser l’arméc chinoise, mais la situation des gens qui vivent dans ces États ne peut être comparée à celle des Chinois : elle est de beau- coup plus misérable. Dans tous ces États existe la lutte incessante du peuple ouvrier, privé de la fortune, plein de haine contre les gouver- _ nants et les riches, lutte qui n’est contenue que par la force de ces hommes trompés qui composent l'armée. La même lutte se passe sourdement entre les Ètats,'lutte qui exige des armements de plus en plus grands, dont on ne_ voit pas la tin, lutte qui, à tout moment, est près d’écla'ter en déchaînant les plus grands malheurs. Mais quelque terrible que soit cette situation, elle lneiconstitue pas toute la misère des peuples occidentaux. Leur malheur principal, fonda- ` mental, c’est que toute la vie deces peuples, i qui ne peuvent se nourrir de leur propre pain?