Page:Tolstoï - Correspondance inédite.djvu/66

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56 CORRESPONDANCE INEDITE écrivez. J`ai peur seulement d`exprimer cette opinion parce que je ne puis regarder froide- ment l`auteur dont je n’aime pas la personne. Mais il me semble que mon impression est semblable ai celle de tous. Encore un de fini! Je sens et j’espere que mon tour ne viendra jamais. pense la même chose de vous. Je fonde des espoirs sur vous comme sur un poete de vingt ans etje ne crois pas que vous finis- siez jamais. Je ne connais pas d’homme plus frais et plus fort que vous. Votre courant roule toujours en donnant la même quantite d'eau, de force. La 1·oue sur laquelle il tombait se brise, se dérange, on l'enlève, néanmoins le ` courant avance toujours, s’enlonce quelque part sous la terre, d'où iljaillira de nouveau et tera tourner une autre roue. Pour Dieu, de pensez pas que je vous dise tout cela pour m’acquit‘ter d’une dette envers vous qui me dites toujours des choses encourageantes. Non, je le pense, et le pense de vous seul. Je voudrais vous écrire plus longuement, mais des invités viennent d’arriver et m’en empêchent.