Quant aux gens qui restent chez eux, ils se réjouissent des nouvelles du meurtre des hommes, et lorsqu’ils apprennent qu’il y a beaucoup de Japonais tués, ils en remercient quelqu’un qu’ils appellent Dieu.
Et tout cela est jugé non seulement comme la manifestation de sentiments élevés, mais ceux qui s’abstiennent de pareilles manifestations, s’ils tâchent de faire comprendre aux autres la vérité, sont regardés comme des traîtres, des transfuges ; ils sont menacés ou injuriés, battus par la foule abrutie des hommes qui, pour défendre leur folie et leur cruauté, n’ont d’autre arme qu’une grossière violence.
III
La guerre forme des hommes qui cessent d’être des citoyens et deviennent des soldats. Leurs habitudes les écartent de la société ; leur sentiment principal, c’est le dévouement à leurs chefs. Dans le camp ils s’habituent au despotisme, à atteindre leurs buts par la violence et à se jouer des droits et du bonheur de leur prochain.
Leurs principaux plaisirs sont les aventures bruyantes, les dangers.
Les travaux pacifiques leur répugnent.
La guerre produit la guerre et la continue sans fin. Le peuple vainqueur, enivré de succès, aspire à de