Page:Tolstoï - Imitations.djvu/120

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mes angoisses. Tous nous luttons les uns contre les autres, nous nous entretuons pour vivre, comme l’a dit mon Alexandre. La lutte pour l’existence — telle est la loi ! Il n’y en a pas d’autre. Et Dieu m’a rendu vainqueur… Dieu m’a rendu ! Quelle sotte habitude ! Ce n’est pas à un dieu, mais à moi que je dois d’être resté vainqueur ; aussi je peux en jouir. Que chacun lutte et profite comme moi de sa victoire. Je vivais heureux, seul le souvenir troublait parfois ma félicité ; désormais je vivrai plus heureux encore, tout à fait heureux. Je comprends que j’ai des jaloux, oui, des jaloux qui veulent aussi avoir. Eh bien, s’ils veulent avoir qu’ils luttent, qu’ils n’attendent pas qu’on leur donne. Ainsi Alexandre lui-même… »

Son fils ne trouvant pas suffisants les