Page:Tolstoï - Imitations.djvu/231

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voulu le voir partir, et il me sembla qu’il restait uniquement parce qu’il jugeait peu convenable de s’en aller aussitôt après avoir reçu l’argent. Je gardais le silence.

— Comment avez-vous pu vous résoudre, avec votre fortune, à venir de gaîté de cœur servir au Caucase ? Je ne puis le comprendre, me dit-il.

J’essayai de me disculper d’un mal étrange à ses yeux.

— J’imagine combien, à vous aussi, doit peser la société de ces officiers, gens sans éducation aucune. Vous ne pourriez pas vous faire comprendre. Vous vivriez ici dix ans sans voir autre chose que des cartes et du vin et sans entendre autre chose que décoration, avancement, expédition…

J’étais froissé de l’entendre assimiler