Page:Tolstoï - Imitations.djvu/245

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mètre au milieu des tentes. Dès que je fus éloigné de notre feu, je me trouvai dans une nuit si obscure que je ne voyais même pas les oreilles de mon cheval. La clarté des brasiers, les uns tout proches, les autres éloignés, troublait ma vue. Mais après quelques pas du cheval, auquel j’avais lâché la bride, je commençai à distinguer les carrés blancs des tentes, puis l’ornière noire de la route. Enfin, au bout d’une demi-heure, après avoir demandé trois fois mon chemin, après avoir butté souvent contre les pieux des tentes, ce qui me valait les invectives de leurs habitants, après avoir été arrêté à deux reprises par les sentinelles, j’arrivai chez le commandant d’artillerie. Pendant la route, j’avais entendu deux nouveaux coups tirés sur notre camp, mais les