Page:Tolstoï - Imitations.djvu/26

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— Vous ignorez, dit le moine, les liens nombreux qui nous unissent à la destinée de ce paysan. On ne peut pas demander, il est vrai, à un aveugle de voir. Aussi je vous plains seulement parce que vous vous nuisez à vous-même, et je tâcherai de vous défendre contre les blessures que vous voulez vous porter.

Malgré la grande bonté avec laquelle le moine parlait, le riche négociant ressentit le reproche et, comme il n’y était pas habitué, il ordonna au cocher de continuer la route sans s’arrêter.

Le moine s’approcha de Devala, le salua, et se mit en devoir de l’aider à réparer la charrette et de ramasser le riz.

Le travail avançait si rapidement que Devala ne put s’empêcher de penser :

« Ce moine doit être un saint, on di-