Page:Tolstoï - Imitations.djvu/57

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mais un Italien qui se trouvait là l'interrompit.

– C’est faux ce que vous dites, fit l'Italien au Juif. Vous attribuez à Dieu une injustice. Dieu ne peut pas aimer un peuple plus que les autres. Au contraire, si même il a protégé jadis Israël, voici dix-huit cents ans que Dieu s’est courroucé contre lui et, en signe de sa colère, l’a dispersé sur toute la terre. Ainsi, cette croyance non seulement ne se propage pas, mais c'est à peine si elle existe encore quelque part. Dieu ne favorise aucun peuple mais appelle tous ceux qui veulent leur salut dans le sein de l’unique Eglise romaine et catholique, hors laquelle il n’y a pas de salut.

Ainsi parla l’Italien. Mais un pasteur protestant qui se trouvait là répondit tout pâle au missionnaire catholique :