Page:Tolstoï - Imitations.djvu/94

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En l’apercevant le voyévode tout surpris s’écria :

— D’où vient une pareille beauté ?

Et, ayant arrêté son cheval, il l’appela près de lui et se mit à la questionner.

— Qui es-tu ?

— Je suis la femme du moujik Émilien, dit-elle.

— Comment, toi si belle, as-tu pu épouser un moujik ? Tu es faite plutôt pour être la femme d’un prince.

— Merci du compliment, dit-elle ; mais je suis heureuse avec mon moujik.

Le voyévode lui parla encore quelques instants, puis il reprit son chemin.

Mais, rentré dans son palais, la femme d’Émilien ne lui sortit pas de la tête. Il ne dormait plus la nuit et pensait sans cesse au moyen de l’enlever au moujik. Il ne trouvait rien. Il appela donc ses