Page:Tolstoï - Katia.djvu/119

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naissait pas le monde, pouvoir effectivement l’aimer et qu’elle consentit à être sa femme. Et lui, comme un insensé, il crut, il crut que toute sa vie commençait à nouveau ; mais elle-même s’aperçut qu’elle le trompait et qu’il la trompait… Ne parlons pas de cela plus longtemps, conclut-il, évidemment hors d’état de parler en effet davantage ; et il vint en silence se replacer en face de moi.

Il disait : « N’en parlons plus », et il était manifeste que, de toutes les forces de son âme, il attendait un mot de moi. Je voulais effectivement parler et je ne le pouvais pas ; quelque chose me comprimait la poitrine. Je le regardai, il était pâle et sa lèvre inférieure tremblait. Il me faisait une peine extrême. Je fis un nouvel effort, et tout à coup, réussissant à rompre le silence qui me