Page:Tolstoï - Katia.djvu/133

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en quelque sorte l’air de me reprocher ma beauté et ma jeunesse.

— Allons, pourquoi m’aimez-vous ? dis-je avec quelque colère : pour ma jeunesse ou pour moi-même ?

— Je ne sais, mais j’aime, répondit-il en attachant sur moi un regard observateur et plein de séduction.

Je ne répondis rien et, involontairement, je le regardai dans les yeux. Tout à coup, il m’arriva quelque chose d’étrange. Je cessai de voir ce qui m’entourait, son visage lui-même disparut de devant moi, et je ne distinguai plus que le feu de ses yeux droit en face des miens ; puis il me sembla que ces mêmes yeux pénétraient en moi, puis tout devint confus, je ne vis plus rien du tout et je fus obligée de fermer à demi les paupières