Page:Tolstoï - Katia.djvu/135

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Est-il bien possible que ce soit aujourd’hui ? me demandai-je, n’osant croire à mon propre bonheur. Est-il possible que demain je ne me réveillerai point ici, que je me réveillerai dans cette maison de Nikolski, avec ses colonnes, qui m’est à présent étrangère ! Est-il possible que désormais je ne l’attendrai plus, je n’irai point à sa rencontre, je ne parlerai plus de lui le soir avoir Macha ? Je ne m’assiérai plus au piano près de lui dans notre salle de Pokrovski ? Je ne le reconduirai plus, en tremblant de peur derrière lui, par la nuit obscure ? Pourtant, je me rappelais que la veille il m’avait dit que c’était pour la dernière fois qu’il venait, et d’un autre côté, que Macha m’avait engagée à essayer ma robe de noces. De sorte que, par moments, je croyais, puis que, de nouveau, je doutais. Était-ce bien vrai