Page:Tolstoï - Katia.djvu/146

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sacrifices, que je m’étais imaginée quand j’étais fiancée ; c’était au contraire le sentiment absorbant et égoïste de l’amour, les joies sans motif comme sans fin, et l’oubli de toutes choses au monde. Il allait quelquefois, à la vérité, se livrer, dans son cabinet, à une occupation ou à une autre ; il se rendait quelquefois à la ville pour ses affaires et surveillait le ménage agricole ; mais je voyais avec quelle peine il s’arrachait loin de moi. Et il avouait ensuite lui-même que là où je n’étais point, tout lui paraissait tellement dénué d’intérêt en ce monde, qu’il s’étonnait d’avoir pu s’en occuper. Il en était précisément de même de mon côté. Je lisais, je m’occupais, et de musique et de maman et des écoles ; mais tout cela, je ne le faisais que parce que chacun de ces emplois, de mon temps se reliait encore à lui et obte-