Page:Tolstoï - Katia.djvu/185

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mondaines non satisfaites. Très-certainement il faut y aller et nous irons, conclut-il sans hésiter.

— À te dire vrai, répliquai-je, il n’y a rien au monde dont j’aie plus envie que d’aller à ce bal.

Nous nous y rendîmes, et le plaisir qu’il me procura dépassa pour moi toute attente. Au bal plus encore qu’auparavant, il me sembla que j’étais le centre autour duquel tout se mouvait ; que c’était pour moi seule que cette grande salle était illuminée, que jouait la musique, que s’était réunie cette foule en extase devant moi. Tous, à commencer par le coiffeur et la femme de chambre, jusqu’aux danseurs et aux vieillards eux-mêmes, qui se promenaient à travers les salons, paraissaient me dire ou me donner à entendre qu’ils étaient fous de moi.