Page:Tolstoï - Katia.djvu/189

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ce soir. » Il me semblait très-sincèrement que mes succès ne me réjouissaient que pour lui, et aussi parce qu’ils me permettaient de les sacrifier à lui seul. Une seule chose, pensais-je encore, pouvait m’offrir des dangers dans cette vie mondaine : c’était que l’un de ceux qui me rencontraient dans le monde conçût de l’entraînement pour moi et que mon mari vînt à en concevoir de la jalousie ; mais il avait tant de confiance en moi, il paraissait si calme et si indifférent, et tous ces jeunes gens me paraissaient, à moi, si nuls en comparaison de lui, que ce péril, le seul à mon sens que pût m’offrir la vie du monde, ne m’effrayait aucunement. Et, malgré tout, l’attention que tant de personnes m’accordaient dans les salons me procurait un plaisir, une satisfaction d’amour-propre, qui me faisaient trouver