Page:Tolstoï - Katia.djvu/207

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— Oui, répondis-je.

Le soir, quand nous nous retrouvâmes seuls, il s’approcha de moi et me tendant la main :

— Oublie, je te prie, ce que je t’ai dit.

Je lui pris la main, un sourire rempli de frissons effleura mon visage, et les larmes furent prêtes à jaillir de mes yeux ; mais lui, retirant sa main et comme s’il eût craint quelque scène de sentiment, s’assit sur un fauteuil assez loin de moi. « Est-il possible qu’il se croie encore avoir raison ? » pensai-je ; et j’avais sur le bord des lèvres une explication cordiale et la demande de ne point aller au raout.

— Il faut écrire à maman que nous avons différé notre départ, dit-il, sans cela elle serait inquiète.

— Et quand comptes-tu partir ? demandai-je encore.