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Page:Tolstoï - Katia.djvu/216

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et je restai. Sans lui, je me sentis, à la vérité, dans le vide et l’isolement ; mais quand il revint je m’aperçus que sa présence n’ajoutait plus à mon existence ce qu’elle y ajoutait jadis. Ces rapports d’autrefois, alors que chaque pensée, chaque sensation, si je ne les lui avais pas communiquées, m’oppressaient comme autant de crimes ; alors que toutes ses actions, toutes ses paroles me paraissaient être des modèles de perfection ; alors que la joie nous portait à rire de n’importe quoi, en nous regardant l’un l’autre ; ces rapports s’étaient changés si insensiblement en de tout autres, que nous-mêmes nous ne nous rendions pas compte de cette métamorphose. Mais, au fond, chacun de nous avait dès lors des occupations et des intérêts séparés que nous ne cherchions plus à mettre en commun. Nous avions même