Page:Tolstoï - Katia.djvu/40

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résonnaient avec un calme suprême au sein de ce monde de la nuit qui est à eux et où nous demeurons comme étrangers. Le jardinier se rendait à l’orangerie pour se coucher, et sous ses grosses bottes ses pas retentissaient sur le sentier toujours en s’éloignant de plus en plus. Quelqu’un lança à deux reprises vers la montagne d’aigus coups de sifflet, et ensuite tout rentra dans le silence. À peine si on entendait une feuille remuer ; cependant la tente de la terrasse se gonfla tout à coup, fut agitée par un souffle d’air et un parfum plus pénétrant courut jusqu’à nous. Ce silence m’embarrassait, mais je ne savais que dire. Je le regardai. Ses yeux, qui brillaient dans l’ombre, étaient attachés sur moi.

— Il fait bon vivre en ce monde ! murmura-t-il.