Page:Tolstoï - Katia.djvu/49

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joie, quelle sérénité j’éprouvais au fond de l’âme quand, à l’occasion de quelques paroles qu’il avait entendu sortir de ma bouche, il me regardait avec attention et me disait d’un ton ému qu’il s’efforçait de rendre plaisant :

— Oui, oui, il y a en vous quelque chose ! Vous êtes une brave fille et je dois vous le dire.

Et pourquoi recevais-je ces récompenses qui venaient remplir mon cœur de joie et d’orgueil ? Tantôt pour avoir dit que je sympathisais à l’amour du vieux Grégoire pour sa petite fille, tantôt parce que j’avais été émue jusqu’aux larmes en lisant des poésies ou un roman, parce que j’avais préféré Mozart à Schuloff. C’était pour moi un sujet d’étonnement que l’intuition inaccoutumée qui me faisait deviner ce qui était bien et ce qu’on