Page:Tolstoï - Katia.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

raisons d’être heureuse. Quelquefois je me relevais de nouveau et je recommençais pour la seconde fois mes prières, puis je priais dans l’abondance de mon cœur pour mieux remercier Dieu de tout le bonheur qu’il m’accordait.

Dans ma chambre, tout était paisible ; on entendait seulement la respiration régulière de Macha pendant son sommeil, le tic-tac de sa montre à ses côtés ; je me retournais, je murmurais quelques paroles, je me signais ou je baisais la croix qui pendait à mon cou. Les portes étaient fermées, les volets recouvraient les fenêtres, je ne sais quel bourdonnement de mouche se débattant dans un coin parvenait à mon oreille. J’aurais voulu ne plus quitter cette chambre, je n’aurais pas voulu que le matin vînt dissiper cette atmosphère tout im-