Page:Tolstoï - Katia.djvu/60

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çûmes qui passait sur la hauteur au milieu d’un champ de seigle. Macha, en me jetant un sourire, ordonna d’apporter des pêches et des cerises qu’il aimait beaucoup, puis elle s’étendit sur le banc et s’assoupit. J’arrachai une branche de tilleul, dont les feuilles et l’écorce ruisselaient de sève, et, tout en éventant Macha, je continuai ma lecture, non sans me détourner à tout instant pour surveiller le chemin des champs par où il devait arriver. Quant à Sonia, assise sur une vieille racine de tilleul, elle édifiait un berceau de verdure pour sa poupée.

La journée était très-chaude, sans vent ; on était comme dans une étuve ; les nuages, formant un vaste cercle à l’horizon, s’étaient assombris dans la matinée et il y avait eu une menace d’orage qui m’avait fortement agitée,