Page:Tolstoï - Katia.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cacher la joyeuse confusion que ses paroles me faisaient éprouver.

— À merveille ! ce peuple est partout excellent, et plus on le connaît, plus on l’aime.

— Oh oui ! tout à l’heure, avant votre arrivée, de la place où j’étais, je suivais de l’œil le travail et j’avais conscience de leur voir prendre tant de peine, tandis que moi j’étais si à l’aise, que…

— Ne jouez pas avec ces sentiments, Katia, interrompit-il d’un air sérieux, en me jetant en même temps un regard caressant : c’est là une œuvre sainte. Que Dieu vous garde de poser en semblable matière !

— Aussi c’est à vous seul que je dis cela.

— Je le sais. Eh bien, et les cerises ?

La cerisaie était close, il n’y avait pas là un seul jardinier (il les avait tous envoyés à la