une certaine peine de me voir condamnée à végéter un second hiver à la campagne dans une aride solitude. Avant même la fin de cet hiver, le sentiment du chagrin, de l’isolement, et pour le dire simplement, celui de l’ennui, grandirent chez moi à un point tel que je ne sortais plus de ma chambre, n’ouvrant pas mon piano et ne prenant même point un livre en main. Quand Macha m’invitait à m’occuper de choses ou d’autres, je lui répondais : je ne veux pas, je ne puis pas ; et dans le fond de mon âme une voix me demandait : À quoi bon ? Pourquoi aurais-je fait n’importe quoi, alors que le meilleur de ma vie se consumait ainsi en pure perte ? Pourquoi ? Et à ce « pourquoi » il n’y avait chez moi d’autre réponse que des larmes.
On me disait que je maigrissais et que j’en-