Page:Tolstoï - Katia.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rayonnait derrière nous, au-dessus de la maison, d’un éclat que depuis je ne lui ai plus retrouvé ; la moitié des ombres projetées par les toits, les piliers et la tente de la terrasse allait s’étaler en biais et en raccourci sur le sentier sablonneux et sur le grand ovale de gazon. Tout le surplus resplendissait de lumière et était couvert d’une rosée qu’argentaient les clartés de la lune. Un large chemin, tout bordé de fleurs que coupait en travers, sur un de ses bords, l’ombre des dahlias et de leurs tuteurs, vraie voie lumineuse et fraîche ou scintillaient des cailloux anguleux, s’allongeait dans l’espace et dans la brume. On voyait briller derrière les arbres les toits de l’orangerie, et du fond du ravin s’élevait un brouillard qui s’épaississait à tout instant. Les touffes de lilas, déjà un peu dégarnies, étaient