Page:Tolstoï - Katia.djvu/87

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Macha y consentit, mais ajouta que je devais mettre des galoches.

— Ce n’est pas nécessaire, dis-je ; Serge Mikaïlovitch me donnera le bras.

Comme si cela avait dû m’empêcher de me tremper les pieds ! Mais, dans ce moment-là, pour chacun de nous trois, pareille folie était admissible et n’avait rien d’étonnant. Il ne m’avait jamais donné le bras et à présent je le pris de moi-même, et il n’en parut pas surpris. Nous descendîmes tous les trois sur la terrasse. Tout cet univers, ce ciel, ce jardin, cet air que nous respirions, ne me semblaient plus ceux que j’avais toujours connus.

Quand je regardai devant moi, dans l’allée où nous entrions, je me figurai qu’on ne pouvait aller plus loin, que là finissait le monde possible et que tout devait y demeu-