Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/140

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ventée à nouveau, censée populaire, à la manière de la langue adoptée par Krilov, dans ses fables ; d’autres sont des adaptations de livres étrangers, destinés au peuple, mais qui n’ont rien de populaire. Les seuls livres à la portée du peuple, et qui répondent à son goût, sont les livres écrits, non pour le peuple, mais sur le peuple : contes, proverbes, recueils de chansons, légendes, vers, énigmes, le récent recueil de Vodovosov, etc.

On ne saurait croire, avant d’en avoir fait l’expérience, avec quelle ardeur soutenue se lisent les livres de ce genre, sans exception ; tous, même les légendes populaires russes, les histoires véritables, les chansons, les proverbes de Snéghirev, les annales et tous les monuments de l’ancienne littérature. J’ai remarqué que les enfants se passionnent davantage que les adultes pour la lecture de pareils livres ; ils les relisent plusieurs fois, les apprennent par cœur, se plaisent à les empor-