Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/144

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

constaté ne tient pas au fond même, mais à notre obstination dans cette idée, que le but de l’enseignement de la langue est de hausser, par degrés, les élèves à la connaissance de la langue littéraire, et que l’essentiel est d’atteindre au plus vite ce but. Sans doute la lecture progressive de nos rêves surgira-t-elle spontanément, et spontanément la connaissance de la langue littéraire viendra-t-elle, en son temps, à chaque élève, comme il arrive tous les jours chez les gens qui lisent à la file, sans comprendre, le psautier, les romans, les papiers juridiques, et par cette voie parviennent, on ne sait comment, à la connaissance de la langue écrite.

Seulement, cette hypothèse n’explique point pourquoi tous nos livres actuels sont si mauvais aux yeux du peuple, si contraires à son goût : et que doivent faire les écoles, en attendant ? Car nous ne pouvons admettre un seul instant qu’après avoir décrété l’utilité