Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/194

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majorité commença bientôt à s’ennuyer : trois ou quatre, les plus hardis, répondaient constamment seuls ; trois ou quatre, les plus timides, gardaient constamment le silence, fondaient en larmes et recevaient la note zéro. Pendant l’été, je négligeai les classes d’histoire sainte, et l’instituteur ami de l’ordre eut toute latitude de faire asseoir les enfants sur les bancs, de les martyriser un à un, de s’indigner de leur endurcissement.

Parfois, assistant à la classe d’histoire, je conseillais de les faire descendre des bancs ; mais l’instituteur accueillait mon conseil comme une jolie et pardonnable originalité (comme je sais d’avance que l’accueilleront la plupart de mes lecteurs), et, jusqu’au retour de l’ancien maître, cet ordre de choses subsista : dans le journal de l’instituteur, on lisait les notes suivantes : « De Savine, je ne peux tirer un seul mot… Grichine n’a rien ra-