Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/200

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Au début de l’école, je tombais dans plus d’une faute. Dès que l’enfant comprenait mal et à contre-cœur, et qu’il lui arrivait, ce qui arrive d’ordinaire, — d’y perdre son latin, je disais :

— Saute ! saute !

L’enfant se mettait à sauter, les autres et lui-même riaient ; après avoir sauté, l’élève devenait tout autre ; mais à force de répéter cet exercice, il sent l’ennui revenir plus lourd encore, et il fond en larmes. Il voit que son état d’âme n’est point ce qu’il devrait être, ce qu’il faudrait qu’il fût ; diriger son âme, il ne le peut pas, et il ne veut le permettre à personne. L’enfant, l’adulte, ne s’y prêtent qu’avec colère ; considérer l’esprit joyeux de l’école comme un ennemi, comme un obstacle, est donc une faute grossière que nous faisons trop souvent.

Mais lorsque cette ardeur, dans une grande classe, s’exagère jusqu’à empêcher le maître