Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nuyeux et obscurs, ils oblitèrent la faculté de comprendre la poésie de la Bible. Que de fois j’ai remarqué à quel point une langue mauvaise et peu claire nuit à l’intelligence du sens intrinsèque de la Bible. Les mots obscurs prennent la même importance que les événements, ils distraient, par leur nouveauté, l’attention de l’élève, qui s’en sert comme de balises pour se guider dans le récit.

Très souvent, il ne raconte que pour employer tel mot qui lui plaît ; il n’est pas assez simple pour ne s’attacher qu’au sens. J’ai encore remarqué, et plus d’une fois, que les élèves venus d’autres écoles sentaient toujours beaucoup moins, et parfois ne sentaient pas du tout, le charme des récits bibliques, charme aboli en eux par la nécessité d’apprendre par cœur et par les procédés grossiers que cette méthode imposait au maître. Ces élèves gâtaient même leurs cadets qui, dans leurs récits, s’assimilaient les tour-